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N°1 des ventes

sur Amazon

les

 26, 27 et 28 décembre

dans Thrillers d'espionnage et politiques

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« Le Fleuve du Dragon noir »

(URSS 1975)

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époque 5 de la saga

La vie nous revient de l'aurore

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Nous sommes en mai 1975. Leonid Brejnev règne sur l'URSS, et les négociations SALT II sur la limitation des armes sont en cours avec les États-Unis d'Amérique de Gerald Ford.

Dans un climat de relative détente Est-Ouest, Téri Kuhn, jeune et brillante mathématicienne assistante à Cambridge et spécialiste du nombre Pi, séjourne à Moscou avec des collègues, invités de l'Université d'État Lomonossov. Entre deux séminaires de mathématiques pures, elle court après un vigile soviétique aperçu dans l'immense building gothique stalinien. 

Mais qui est vraiment ce trop bel Alexeï qui travaille aussi à temps partiel à l'aéroport militaire de Khodynka ?

 

Qu'on ne s'y trompe pas : le début du roman pourrait prêter à confusion. Il ne s'agira pas vraiment d'un roman d'amour. Même si le fleuve du dragon noir est le nom chinois du grand fleuve sibérien nommé « Amour » en russe, mot repris du bouriate et signifiant en réalité « boueux », ce qui est bien moins romantique, on en conviendra.

 

Roman d’espionnage, roman psychologique, roman sur le plus grand pays du monde, regard original qui évite la caricature, ce récit au style lumineux se suffit à lui-même. Il n’est pas du tout nécessaire d’avoir lu les précédents opus pour le goûter. Quant aux fidèles de la saga d’Ed Nouce, ils découvriront avec bonheur ce cinquième tome : focus cette fois sur Téri Kuhn et sur les personnages russes, dont le flamboyant général Bykov, introduit dans « L'Affaire 88 ». Et Manfred Kuhn, le père de Téri, jouera encore un rôle déterminant...

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Quelques extraits du roman :

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Il pleut maintenant à verse et elle renonce à sortir. Elle rebrousse chemin et reprend son souffle pour grimper au treizième étage de la tour principale pour la suite du séminaire de Cambridge, quand la voix grave de Petoukhov retentit dans son dos.

— Térichka ! Encore dans les escaliers !

Le coq génial est la dernière personne que « Térichka » voulait voir, et naturellement, il faut quʼelle tombe sur lui au milieu de cette ruche où une abeille ne retrouverait pas sa reine ! Quelle poisse !

— Je monte à lʼamphi 1314 pour la conférence de Stevens, tout comme vous, je suppose…

— Tu me vouvoies à nouveau. Tu mʼen veux pour tout à lʼheure. Je te présente mes excuses, moya dorogaya. Je ne me suis pas bien comporté. Nous autres, pauvres Soviétiques, nous nʼavons pas de bonnes manières ! Je peux essayer de me faire pardonner, tu veux bien, Térichka ?

— Inutile, Genia, il nʼy a rien à pardonner, je tʼassure. Par contre, il faut quʼon se dépêche. Le séminaire de Stevens, ça promet dʼêtre super. Cʼest le spécialiste mondial de Lobatchevski ; toi qui adules Lobatchevski !

— Lobatchevski ou pas Lobatchevski, tu ne vas tout de même pas te taper les escaliers jusquʼau treizième alors que nous tʼoffrons une superbe collection de magnifiques ascenseurs soviétiques, dont plusieurs ultramodernes et rapides ?

— Prends un ascenseur soviétique si tu veux, moi je suis claustrophobe et je ne monterai dans aucun de ces engins.

— Et si lʼamphi était au trente-sixième étage ?

— Il est au treizième.

— Réponse à tout, comme le Parti !

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.../...

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Le Russe a rouvert les yeux. Durant plusieurs minutes, dans sa solitude et le secret de son nouveau bureau, son regard azuréen semble se perdre dans les paysages infinis dʼun empire qui sʼétend sur onze fuseaux horaires, plus de vingt-deux millions de kilomètres carrés et représente à lui seul un sixième de toutes les terres émergées de la planète.

Soudain Bykov abandonne comme à regret cette pause contemplative et adopte sa posture autoritaire. Il décroche lʼinterphone et articule un sec : « Quʼil entre. »

Presque aussitôt, la porte sʼouvre sur lʼarrivant qui, bien quʼen civil, se met au garde à vous. Mais son chef lui désigne le siège en face de lui, se fend dʼun sourire, et même dʼun petit laïus destiné à la fois à marquer en quelle estime il tient le lieutenant et à exprimer ses convictions personnelles.

— Repos. Nous sommes entre frères dʼarmes et nous travaillons ensemble depuis assez longtemps. LʼArmée soviétique est et doit rester lʼarmée du peuple. Et tous, autant que nous sommes, au département 44388, nous venons de cette armée. Nous y avons été choisis, toi aussi bien que moi, sans avoir postulé pour le GRU. Nous formons un corps invisible qui nʼémane pas du Parti, à lʼopposé de ces chiens du KGB, mais de la Mère patrie ! Par lʼintermédiaire du service militaire, tout citoyen peut être appelé au GRU. Et ce nʼest pas parce quʼon mʼa bombardé general-mayor que me voici subitement devenu une vitrine à décorations ! Je suis un peu jeune pour ça, et je nʼai dʼailleurs quʼune seule étoile.

Un commentaire ?

— Vous savez que je suis entièrement dévoué à la Mère patrie comme à vous, mon général ! Je pensais juste au camarade Mikhaïlov. Il vient tout de même du KGB, mon général…

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.../...

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Moins dʼune heure plus tard, Téri Kuhn débouche de la station « Ouniversitet » et retrouve la tour aux trente-six étages en gradins et sa flèche prétentieuse surmontée de lʼétoile gigantesque. Elle nʼaurait jamais cru possible dʼéprouver du plaisir à contempler une des sept « sœurs de Staline » ! Il est vrai que le plaisir en question nʼa rien dʼesthétique, il nʼest que soulagement de rentrer au bercail après une expédition aussi vaine que naïve, et dont elle est tout sauf fière. Le seul élément positif, cʼest quʼelle ait pu se déplacer librement comme si elle parcourait nʼimporte quelle capitale occidentale. Ce quʼon raconte sur Moscou nʼest pas toujours véridique. Bien sûr, si vous faites un pas de travers dans un musée, vous vous verrez immédiatement rappelée à lʼordre. Mais si vous nʼavez pas lʼair dʼune touriste, si vous nʼêtes pas trop bien habillée, si vous vous fondez dans la foule du métro, comme elle y réussit sans difficulté, si vous lisez le cyrillique et que vous comprenez le russe, si vous nʼattirez lʼattention de personne, eh bien, cela devient du billard de voyager par ce transport en commun. Cʼest vrai quʼelle sʼest crue filée par lʼhomme à lʼimperméable, près de lʼaéroport. Et quʼà la suite de ça, toujours en pleine crise dʼespionnite, elle soupçonnait tour à tour chaque voyageur du métro.

Grotesque : cʼétait le produit de son imagination. Objectivement, elle nʼa rien relevé du tout. Qui prendrait la peine de surveiller une chercheuse en mathématiques pures, spécialiste du nombre Pi, même en URSS ? Si elle était ingénieur en physique nucléaire, activiste politique ou journaliste, dʼaccord, cela pourrait se comprendre. Mais là !

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.../...

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Manfred prend le temps de boire son verre dʼeau pétillante avant de se diriger vers les toilettes dʼun pas naturel. Il descend un escalier en colimaçon, aboutit dans un couloir aux murs carrelés exactement comme le sol, néglige la porte des waters, aperçoit à droite celle marquée sortie de secours et la pousse sans encombre. Il est dans une petite cour sombre abritant des poubelles et quelques voitures, sans doute celles du personnel de lʼétablissement. Deux hommes surgissent de derrière une camionnette blanche.

— Herr Kuhn ?

— Oui.

Sans attendre et sans un mot de plus, les types effectuent sur ce vague parking une fouille rapide mais très pro, qui aurait suffi à le délester dʼune quelconque arme. Il a bien fait de ne pas emporter ses pistolets Walther P38. Au moins il nʼaura perdu que son canif dans lʼopération. Puis ils le font rentrer dʼoù il vient, dans les sous-sols de lʼhôtel. Ils ouvrent un local technique et là, une fois la porte verrouillée, ils se livrent à une seconde fouille, intégrale et minutieuse celle-ci, se contentant de prononcer les quelques ordres brefs et indispensables. Genre : déshabillez-vous, penchez‑vous en avant, etc. Assez pour que Manfred puisse constater quʼil a affaire à des Allemands : les Russes ont délégué le travail à leurs satellites de lʼEst… Jusquʼici. Tous deux sont jeunes et athlétiques. Le plus âgé (trente-cinq ans au maximum) rompt le silence relatif et se fend de quelques explications.

— Dépêchez-vous de vous rhabiller. Je vais vous faire une piqûre, rien de grave. Un calmant.

— Je vous parais donc agité ?

— Pas du tout. Simple précaution, qui rendra notre surveillance plus facile et plus sûre pendant le voyage. Cela ne devrait pas vous endormir, juste réduire vos réflexes et vos aptitudes physiques.

— Schön. Ne pensez-vous pas quʼà mon âge, les aptitudes physiques, comme vous dites, sont déjà réduites ?

— Vous avez une réputation, Herr Kuhn.

— Je suis venu ici, ce nʼest pas pour essayer ensuite de mʼéchapper.

Son interlocuteur redevient muet après cette brève contribution au dialogue Est-Ouest. Retour à la camionnette dans la cour, où attendent un chauffeur et un quatrième homme. Manfred doit grimper à lʼarrière du véhicule et sʼasseoir au centre de la banquette, entre lʼagent numéro quatre et le plus jeune de ses fouilleurs. Monsieur piqûre sʼinstalle à côté du conducteur.

La fourgonnette démarre sagement.

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.../...

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— Cela aurait pu être pire, il me semble. Et cʼétait très court. Et maintenant, je suis là pour me faire pardonner. Si cʼest possible, slatkaya. Est-ce possible ? Ou ces yeux dʼémeraude vont-ils continuer à me lancer ces terribles éclairs de colère ?

Cette logorrhée de dragueur ne mérite même pas quʼelle y réponde. Téri tente rageusement dʼenfiler cette saleté de sac à dos allégé par Vitaïev.

— Attends, , je vais tʼaider. Il faut régler les sangles. Essaie de ne pas bouger ainsi, mon soleil levant sur le lac Baïkal.

Le « soleil levant sur le lac Baïkal » le laisse ajuster le sac à dos et se force à garder un silence méritoire.

Abandon de lʼavion et entrée dans une forêt bordée de montagnes peu élevées. Alex fait le guide ; derrière lui, Téri est aux premières loges avec gros plan sur ce corps masculin où se marient puissance et grâce en une mystérieuse alchimie dʼallures parfaites. Elle risquerait vite de le voir à nouveau comme le bel akhal-téké qui lui plaisait tant. Non, pas question ! Ici, il y a mieux à regarder que cet homme de dos. Admirons plutôt la nature non humaine. Celle-ci, au moins, lorsquʼelle est cruelle, cʼest en toute innocence ! Le terrain est relativement facile, donc relativement difficile. Le Russe suit une sente à travers bois, qui disparaît quand le terrain devient plus escarpé, ou au contraire baigné de mares, pour réapparaître un peu plus loin comme par magie. Plutôt grâce à la bonne connaissance quʼen a le guide. Ils sont le plus souvent silencieux, à lʼécoute des nombreux chants dʼoiseaux du printemps et des bruits de la forêt. De temps à autre, Téri sʼenquiert du nom dʼune fleur, ou alors Vitaïev lui signale un animal, un arbre, un champignon. Ici, bois et sous-bois sont dʼune incroyable variété. Rien à voir avec les immensités de bouleaux ou de conifères que lʼon trouve si souvent ailleurs en Russie et particulièrement en Sibérie, à perte de vue, infinités monotones. Grands arbres, feuillus ou conifères, mais aussi fougères, arbres fruitiers, arbrisseaux de toutes sortes, et en cette saison, une multitude de fleurs. Lilas de lʼAmour, myrtes, aubépines, jasmins, putiers dʼAsie, acacias jaunes, rhododendrons, pommiers, obiers, abricotiers, cerisiers, solanacées de Perse, pois champêtres et églantines…

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.../...

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Pourquoi cet homme le fascine-t-il ainsi ? Il y a quelque chose de magnétique chez cet Allemand, additionné bien sûr à son passé de colonel de lʼAbwehr et surtout à son comportement en mille neuf cent quarante-quatre. Kuhn a épargné ses prisonniers soviétiques en allant à lʼencontre des ordres reçus. Ils ne furent pas nombreux, ses salauds de compatriotes, à agir de la sorte et à se conduire avec honneur ! Ensuite, après la débâcle de lʼarmée nazie à Bobrouisk, lorsque Kuhn et son régiment sont allés grossir les flots de prisonniers allemands de lʼArmée rouge, il a tout fait pour aider ses hommes en dépit des conditions très dures. Un véritable chef. Dans le meilleur sens du terme. Bykov est trop jeune pour avoir fait la Grande Guerre patriotique, il nʼavait que huit ans en mille neuf cent quarante-quatre. Mais il a pu observer Kuhn à lʼœuvre, lʼan dernier à Berlin-Est, dans la prison secrète de la Stasi. Malgré son âge. Son courage physique, sa force morale, son intelligence, son intégrité, sa fidélité absolue en amitié comme en amour, fût-elle vis-à-vis de cette crapule de 88 ou envers son épouse décédée. Et Kuhn a remis cela ici, à Moscou (...)

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Nouvelle couverture numérique

Amours et jeux de dupes dans le plus grand pays du monde

La suite du « Fleuve du Dragon noir » vient de paraître : c'est « Les quatre mains de Manfred »

Cette fonctionnalité de feuilleter en ligne peut ne pas être possible pour certains écrans. La fonctionnalité de télécharger un extrait est, elle, toujours disponible en consultant le format Kindle.

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Pour la photo du soldat soviétique sur cette couverture, c'est une modification de la photo de NichoDesign (original ci-contre), 17 avril 2014, et elle est publiée sous licence Creative Commons Attribution 2.0 Generic License, veuillez vous référer à ce lien pour plus de détails :

http://creativecommons.org/licenses/by/2.0/

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