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6 romans d'Ed Nouce.jpg

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  1 aujourd'hui

21 janvier 2020

(9 h*)

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*Classement susceptible de varier toutes les heures

n°3

ce

30 janvier

(9 h 10*)

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*Classement susceptible de varier toutes les heures

Screenshot_20190923-225820_Amazon Shoppi
88-Screenshot_20191016-085144_Samsung In

(Nouvelle couverture numérique)

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Best seller

 les 22, 23, 30 septembre,

   7, 9, 10, 11, 14, du 16 au 21 et le 24 octobre 2019 

souvent deuxième ou troisième

en novembre et décembre 2019

   Numéro 1 à nouveau

les 27 et 30 décembre 2019

Numéro 1 à nouveau les 21 janvier,

29 février, 1er mars, 22 avril,

1er, 2 mai et 17 septembre,

 et 23 octobre 2020

 

Numéro 1

ce 23 octobre

sur Amazon

  

 

 

 

dans « policier et suspense en Allemagne »

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« L'Affaire "88" »

Suspense au temps du Mur de Berlin

(1973-1974)

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Époque 4 de la saga

« La vie nous revient de l'aurore »

 

 

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Ce récit peut se lire comme le quatrième opus de la suite

romanesque LA VIE NOUS REVIENT DE L'AURORE, mais

aussi de façon totalement indépendante.

Si vous avez lu L'ennemi qui m'aimait et / ou Le Chêne rose

et Coucou

vous y retrouverez les  personnages que vous avez aimés dans

ces trois premiers romans.

Si vous ne les avez pas lus, vous découvrirez cet univers,

où chaque volume se suffit tout autant à lui-même.

Vous y rejoindrez (ou vous ferez connaissance avec elle,

si vous êtes lecteur d'Ed Nouce pour la première fois !)

la famille Kuhn en 1973 et 1974, qui se verra ébranlée par

un événement tragique, et vous serez aussi amené à voyager

dans le Berlin (-Est et -Ouest) d'avant la réunification

allemande, au temps du Mur et de la Guerre froide...

Vous ferez également la connaissance d'un nouveau

personnage haut en couleur...

« L'Affaire "88" » : un récit aux multiples facettes, historiques,

psychologiques, mais d'abord et surtout un suspense et

un roman d'aventures.

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Extraits du roman :

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Heureux de s’éclipser, Markus a le temps d’entendre sa mère qui taquine son mari. Le fils aîné a horreur de cette manie.

—  Ressers-moi un godet, Manfred, il est délicieux ! Et toi, tu veux vraiment faire offense à ton propre nectar, avec ton eau plate comme la Hollande et aussi inodore que la plupart de ses tulipes ?

—  Je n’en ai pas envie, c’est tout.

—  Tu ne sais pas ce qui est bon…

Rapidement de retour, bien astiqué cette fois, ses cheveux blond foncé presque châtains parce qu’encore mouillés, Markus jette un coup d’œil circonspect à sa mère, ignore le verre de bourgogne de l’Ahr qui l’attend sur le plateau, et préfère passer les amuse-gueules.

—  Sapristi, que ce garçon est bien élevé, je n’en reviens pas que ce soit mon fils !

Le fils en question tire une très laide figure en dépit du compliment pourtant gentil et dont l’ironie est clairement dirigée contre sa mère elle-même plutôt que contre lui. Markus se rend le plus rarement possible chez ses parents quoiqu’il n’habite qu’à deux kilomètres. Dans le village même, il a repris la maison familiale qui jouxte les chais et où son père adoptif est né et a grandi, où grand-mère Kuhn est restée jusqu’à la crise cardiaque fatale. Indépendance salutaire qui permet au fils aîné de côtoyer tout le temps papa, et le moins souvent possible maman. C’est mieux ainsi, et pour tous les deux, mère comme fils. S’ils ont des rapports plus apaisés qu’à une certaine époque, si Markus a appris à vivre avec ses démons, ceux-ci n’ont pas disparu. À chaque fois qu’il est contraint de voir sa mère, ils ressurgissent et le lui rappellent : il est le fruit du viol de cette femme.

Et, il n’en est que trop conscient, en posant les yeux sur lui, elle doit revivre l’horreur subie et guetter sa possible ressemblance avec feu le géniteur violeur, même si on a le choix entre trois candidats, puisqu’il y eut triple viol. Jusqu’à ce jour, rien n’est absolument certain sur l’identité du salaud que Markus eut pour père biologique.

—  Bien élevé et beau garçon, je trouve, de plus en plus. Tu n’es pas de mon avis, Téri ?

La jeune fille fait mine d’examiner Coucou de la tête aux pieds comme si elle le voyait pour la première fois, avant de rendre un verdict volontairement mitigé.

—  Pas mal, pas mal…

Avec son impressionnant mètre quatre-vingt-dix, l’aîné n’a pas une beauté classique ni des traits réguliers comme son père adoptif et son demi-frère, mais il a du charme et plaît beaucoup aux femmes.

—  Et toi, mon cœur, qu’en penses-tu ?

—  Tu sais très bien ce que j’en pense, Schatz.

—  Serait-ce un effet superfétatoire de ta bonté de consentir néanmoins à l’exprimer tout haut ?

Maman est d’humeur exquise, et c’est étonnant.

D’ordinaire, la présence de Markus suffit à plomber l’atmosphère. Là, non seulement ce n’est pas le cas, mais on dirait même que cela vient du cœur, comme si leur mère ne se forçait pas à être aimable avec son aîné.

—  Markus te ressemble, Schatz, il a tes yeux, tes cheveux et ton sourire. Et surtout ton charme.

—  Sapristi ! Il en a de la chance ! —  Heureusement pour toi, tu es tout de même un peu plus viril que moi, Markus.

On éclate de rire, même le principal intéressé. Manfred se contente d’un vague mouvement de la bouche, l’expressivité ne lui ayant pas été octroyée par la nature. Téri ne peut plus s’arrêter, cela devient une sorte d’exutoire, tourne en fou rire communicatif qui ne tarde pas à contaminer les autres. Sauf l’ex-colonel, décidément hermétique. Dès que femme et enfants se sont calmés, c’est cependant lui qui articule le mot de la fin, fidèle à son amour des citations latines : « Duos habet et bene pendentes ! »

Cela  provoque un nouvel accès d’hilarité chez les trois autres.

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.../...

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Mais dans cet intervalle de temps suspendu, dans cet instant qui est ce qui se rapproche de l’éternité, il a plongé dans les abîmes les plus sombres de son âme.

Mon Dieu, l’être humain est véritablement mauvais, je le savais, certes, et je le vérifie pour moi, de l’intérieur. Je me suis déjà fait horreur, et plus souvent que je ne l’aurais voulu, mais ici, c’est le bouquet !

Horace se rend compte que l’autre le fixe, et il frissonne à l’idée que ce satané Boche soit si susceptible de le déchiffrer.

—  Damned, mon vieux. Je… je ne sais quoi vous dire.

—  Schön. Ne dites rien, cela vaudra mieux. Du moins à moi, car par contre, j’attends que vous lui parliez, à elle.

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.../...

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Je vous répète que pour elle, ce serait beaucoup mieux que ce soit vous qui lui parliez. Venant de vous, tout passera mieux. Elle vous écoutera. Il n’y a pas de contentieux de guerre, ni de rapports de force entre vous…

—  Enfin, Manfred, c’est en vous qu’Hélène a toute confiance, en vous !

—  Cessez donc de discuter, Horace, et rendez-moi ce service. Vous feindrez d’avoir deviné. Vu votre intimité, elle marchera. Cela confortera sa fameuse idée fixe des prétendus jumeaux.

—  Je ne crois pas, Manfred, vraiment, je ne crois pas que ce soit une idée judicieuse.

—  On ne vous demande pas votre avis. Faites ce que je vous dis, un point c’est tout.

—  Je ne suis pas à vos ordres, colonel.

—  C’est à voir.

—  Vous pouvez être odieux, Manfred.

—  Je suis odieux. Mais j’ai raison. Nul mieux que vous ne peut s’acquitter de ça, et surtout pour Hélène, c’est préférable, je vous le répète. Il ne s’agit pas de penser à vous, et encore moins à moi, Horace. Mais à ce qui est mieux pour elle. Alors, exécution.

—  Que diable voulez-vous que je lui raconte ?

—  Je vous laisse carte blanche, du moment que vous lui assuriez que je ne me doute de rien.

—  Vous êtes toujours le même Boche raide et obstiné que jadis, quand vous étiez mon prisonnier en août 1945 à Londres !

—  Schön. Maintenant excusez-moi, j’ai du travail et j’aimerais rester seul. Vous connaissez le chemin, je ne vous raccompagne pas.

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.../...

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La forêt défile, épicéas en rangs serrés, sombres, hautains, puissants.

Circuit décidément superbe, technique, varié.

Soudain, un virage à droite, une côte trop raide, une pente qui vous colle à votre siège, un mur qu’on prend en aveugle : c’est le fameux raidillon de l’Eau Rouge. On ne voit rien devant soi, plus de route ni d’Ardenne profonde, juste le ciel qui n’en finit pas, dôme de nuages blancs et gris sur fond bleu aléatoire. L’estomac se serre. Ne pas freiner, surtout, tenir, tenir ce maudit volant, maintenir la voiture à la corde. Un faux plat, un léger virage à gauche, et enfin le retour d’une ligne droite.

Horace respire, ose un regard vers Hélène.

—  Ça va, milady ?

—  Super, Ho ! Ne vous inquiétez pas pour moi.

Regardez votre route.

Il a la sensation d’avoir pris des risques insensés en abordant ce damné raidillon beaucoup trop vite, alors même qu’on l’avait prévenu. Il aurait pu les tuer ! Une chance que la voiture ait bien répondu (...)

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.../...

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Dans ce long soir de début août, qui tarde à tomber, il suit l’affluent du Rhin sur quelques centaines de mètres. Le chien lui a emboîté le pas, tout heureux de la promenade, vite un peu déçu tout de même : le maître sort un cigare de sa poche et s’assied déjà sur un tronc d’aulne couché parallèlement à l’Ahr. Péliou devine qu’on n’ira pas plus loin. Sans rancune, il pose sa bonne tête sur les genoux de son dieu.

Cet aulne, l’hiver dernier, les cantonniers de rivière ont dû l’abattre, avant d’oublier le fût. Peu après la coupe, son bois s’est teinté de rouge feu. Le sang de l’aulne… Le phénomène ne dure que quelques heures, mais il a inspiré bien des légendes et provoqué la crainte des hommes du passé qui le baptisèrent « arbre de mort ». Goethe lui-même a fait du Roi des aulnes une figure funeste qui veut emmener le jeune garçon dans la brume, usant de charmes fallacieux avant d’en venir au viol et au meurtre. Wilhelm prétend que la ballade de Goethe est le plus terrible et génial thriller jamais écrit, et en trente-deux vers seulement.

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.../...

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La capitulation signifiait la fin des combats, mais Königsberg n’était pas au bout de sa plongée en enfer. Ce fut l’occupation, d’une cruauté sans borne. Les troupes soviétiques assouvirent leur implacable vengeance sur les femmes, les enfants et les vieillards. Qui payèrent. Pour les millions de morts russes et les abominables massacres de masse perpétrés par le Reich à l’encontre de toutes les populations slaves. L’Armée rouge à Königsberg : un ramassis de violeurs et de bandits sanguinaires qui célébrèrent leur victoire par de gigantesques beuveries et un concours des pires exactions. Les malades et les blessés allemands furent jetés par les fenêtres de l’hôpital pour faire place aux soldats russes. Vu les atrocités commises par les nazis en Union soviétique, et surtout étant donné l’échelle à laquelle ils avaient sévi, pourquoi se gêner ? Rien ne pouvait paraître monstrueux en comparaison… Et un an plus tard, Königsberg fut purement et simplement offerte à l’Union soviétique et rebaptisée Kaliningrad. La population allemande survivante, de la ville et de sa région, reçut alors l’ordre de déguerpir sous quelques jours, en n’emportant que quelques maigres affaires. Frau Adler se revoit jeune fille famélique, en haillons, avec son petit baluchon, sa faim, sa peur, ses pieds en sang, sur les routes de l’exode, avec les milliers d’autres misérables vaincus, se traînant vers l’ouest et un avenir totalement inconnu… Il y a plus de trente ans, mais c’était hier. Elle frissonne… Ces salauds de Soviétiques ! Dire qu’ils sont là, tout proches, de l’autre côté de cet horrible Mur de la honte. Et désormais, les Berlinois de l’Ouest doivent compter sur les Anglo-américains pour assurer leur survie au beau milieu de ce satellite de l’URSS qu’est devenue l’Allemagne de l’Est. Les frappes alliées de 1944 et 1945, synonymes de feu et de mort, laissèrent place trois ans plus tard aux bombardements de raisins secs  du blocus de Berlin…

Les Anglo-américains… Ennemis d’hier, devenus de fidèles protecteurs face aux Russes et à leurs suppôts, les communistes de la RDA…

Frau Adler regagne sa loge, et dès la porte refermée, elle éclate en sanglots et se frappe la tête contre la cloison. La Berlinoise mûre, empâtée, pragmatique et travailleuse craque, et redevient la pauvre fillette de Königsberg, la gamine perdue des années de sang.

C’est trop bête, le temps écoulé, une vie normale retrouvée, mais les plaies toujours vives et l’impossible oubli. Qui viendra nous plaindre, nous autres, Allemandes ? N’avons-nous pas mille fois mérité ce que nous avons récolté ?

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.../...

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208 765 chancelle, puis retrouve son équilibre. Au lieu d’enfiler d’abord le pantalon, il commence par le dessus. Pour manifester que cela lui est indifférent que ces flics de la Stasi contemplent son sexe quelques minutes de plus ou de moins. Ils sont faits comme lui ; des hommes comme lui. Leur montrer, mais surtout se le prouver à lui-même. Il en ressent une satisfaction immédiate. Les chaussures sont sans lacets et c’est du quarante-quatre alors qu’il chausse du quarante et un. On le menotte dans le dos et il trébuche en suivant ses gardiens. Puis s’habitue, car il possède une précieuse faculté d’adaptation. Et se réjouit. C’est un bonheur de marcher dans un espace aussi considérable que ce couloir de prison. De respirer de l’air moins vicié. Mieux encore que la promenade sur moins d’un mètre carré qu’il a le pouvoir de s’offrir à lui-même.

Celle-ci, c’est une super-promenade.

Il en profite intensément.

Peut-être l’emmène-t-on à l’interrogatoire.

Il aime les interrogatoires. Il les considère comme de bons moments. Il n’a aucun moyen de mesurer leur durée, il est même incapable de les situer de jour ou de nuit. Ils se prolongent des heures, assurément. (Il ne serait pas étonné si on lui disait la vérité, à savoir qu’ils s’étalent en moyenne sur huit à dix heures par jour, sans interruption.) Mais rien n’est sûr. Cela participe de leurs techniques de torture psychologique, de déjouer tous les pronostics. Il n’y a pas de règles ni de rythmes identifiables. C’est fort intelligemment conçu pour que toute espèce de repères se perde, en particulier spatio-temporels ou signifiants. Dans ce quartier souterrain de la prison, l’U-Boot, comme on l’appelle, il fait constamment clair, de nuit comme de jour. D’ailleurs, très vite, il n’y a plus ni jour, ni nuit.

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.../...

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—  Décidément, patron, vous appréciez cet endroit !

—  Le Tiergarten ? Vous ne le trouvez pas charmant ?

—  Le parc en général, oui ; mais je faisais allusion à ça !

—  Ce n’est que la seconde fois que nous nous arrêtons ici, mais vous y êtes allergique, mon petit Pancrace, à ce mémorial, hein ?

—  Déjà que je ne suis pas trop militariste, alors les monuments guerriers, et soviétiques, en plus !

—  Corrigez-moi si je me trompe : vous appartenez au MI6, non ?

—  Y paraît.

—  C’est un service de renseignement militaire, et une huile quelconque a même jugé opportun de vous coller des galons de lieutenant. Un officier antimilitariste ? On aura tout vu !

—  Vous aimez ce machin colossal avec portique et soldat géant ? Et le char T34 et le canon soviétiques de 152 mm qui trônent de chaque côté, ça vous plaît, à vous ? Sans compter ces maudits soldats de l’Armée rouge qui montent la garde devant, en permanence, ici, à Berlin-Ouest, et en plein dans notre secteur !

—  … Voici un excellent banc pour notre petite pause de mi-parcours.

Moi non plus, Pancrace, je n’affectionne pas outre mesure « le tombeau du violeur inconnu »… Sauf que là, nous avons une raison toute particulière de nous y arrêter. Un rendez-vous.

—  Un rendez-vous ?

—  Oui, et je crois bien que le voilà qui s’amène.

Si je ne me trompe.

—  Hep, hep, hep ! Vous plaisantez, patron, c’est un militaire soviétique, et qui vient précisément de leur mémorial !

—  Du calme, mon petit Pancrace. Inutile de dégainer votre arme de service… Ce n’est pas un incident diplomatique et encore moins le début de la Troisième Guerre mondiale ! Nous ne risquons rien. En principe.

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Vous pouvez aussi feuilleter en ligne sur Amazon en cliquant ici, mais ne lisez que le début, afin de ne pas vous gâcher le suspense. Cette fonctionnalité de feuilleter en ligne peut ne pas être possible pour certains écrans. La fonctionnalité de télécharger un extrait est, elle, toujours disponible en consultant le format Kindle.

 

 

 

 

 

Photo : 

 

Berlin, le pont Oberbaum (2010) qui relie les deux rives de la Spree ; au temps du Mur de Berlin, il comportait un poste-frontière et constituait un point de passage pédestre entre Berlin-Ouest et Berlin-Est.

C'est un décor de « L'Affaire "88" »...

[Ceci est un détail de la photo : Date 19 May 2010 12:49 (UTC) Source Oberbaumbruecke_beim_Berliner_Osthafen.jpg

Author: Túrelio - derivative work: Sitacuisses

cf https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Oberbaumbruecke_beim_Berliner_Osthafen_cropped.jpg

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Se jeter dans la gueule du loup pour oublier ?

Nouvelle couverture numérique

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